Les trente glorieuses sont devant nous…

Les trente glorieuses sont devant nous…

Vous avez dit « récession, morosité… » ? Et pourtant les trente glorieuses sont là, juste devant nous. Oui, les trente glorieuses du design et pas seulement pour une micro population trentenaire et bobo. Détrompez-vous, les besoins en design vont croissant (toutes CSP et générations confondues). Ce sont des envies latentes ou des frustrations nourries au plus profond de chacun des consommateurs.

Oui, Mr Steve Jobs vous avez encore de belles perspectives devant vous en offrant aux jeunes générations les objets qu’ils attendent. Oui, Monsieur Ghosn, il est encore possible de vendre des millions d’un petit modèle urbain. Mais pour cela, il faut vendre un contenant et non plus son contenu. La réussite commerciale d’une certaine petite auto italienne en est le plus bel exemple. C’est bien l’écrin qui devient le joyau : moteur et technologies ne sont relégués qu’au rôle subalterne de faire rouler celui-ci. Pour tout consommateur, la réponse technique d’un industriel de produire un bien de consommation fiable, viable et précurseur en technologies est désormais une évidence. Ses envies sont ailleurs. Il veut un confort d’utilisation, des formes, des couleurs et des matières qui sont dans l’air du temps. C’est donc une belle part d’intuitif qui doit trouver sa place dans l’univers ultra rationnel du monde industriel et de la fabrication en série. Et ça Mr Jobs l’a très bien compris.

N’est pas 2 CV ou 4 L qui veut ? Non, il faut tout mettre en œuvre pour être sûr de donner naissance à un mythe. En design, un objet naît culte et il n’est jamais le fruit du hasard. L’idée d’une demi icône qui se hisserait péniblement sur un piédestal improbable à grands renforts de campagnes publicitaires est une hérésie. La Twingo (la première !) était déjà mythique en 1993. Un design produit réussi est une véritable machine de guerre. A lui tout seul et sans aucune aide, il peut créer un marketing viral hors normes, servir les intérêts de la marque et redonner un moral durable aux troupes commerciales. Alors pourquoi, sommes-nous si frileux ? Pourquoi serait-il moins risqué de sortir un ersatz d’un ancien modèle quand les consommateurs attendent une nouvelle automobile ? Et doit-on toucher à un mythe au risque de fragiliser l’icône première ? Pour ne pas rater l’entrée dans l’ère des trente glorieuses du design, il faudra rester très attentif aux attentes du consommateur. Il sera crucial de ne pas lui servir des produits édulcorés issus d’une longue série d’études et d’une batterie de tests consommateurs. Et là, n’oubliez pas le Jacques a dit : « moins de test, plus de… ». Cette maxime reste plus que jamais de rigueur et dépasse largement le cadre publicitaire.

Le consommateur aura toujours besoin d’être surpris, séduit, conquis… Et ce n’est qu’à ce prix que les trente glorieuses du design pourront coller au plus juste avec nos besoins et nos rêves de consommateur. Il suffira pour cela de produire un design 100% affectif.

Publié dans Love It
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